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Page:George Eliot Adam Bede Tome 2 1861.djvu/86

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adam bede.

tomane. « Vous trouverez quelque part mon flacon de chasse, dit-il, une bouteille et un verre dans un étui de cuir. »

Adam eut bientôt trouvé l’étui. « Il y a très-peu d’eau-de-vie dedans, monsieur, dit-il en l’inclinant sur le verre, devant la fenêtre, à peine de quoi remplir ce petit verre.

— Bien, donnez-le-moi, dit Arthur, avec le ton d’humeur de l’abattement physique. » Quand il en eut pris quelques gouttes, Adam lui dit : « Ne ferais-je pas mieux de courir à la maison, monsieur, en chercher davantage ? Je serai bientôt revenu. Car il sera difficile pour vous d’y retourner, si vous n’avez pas quelque chose pour vous fortifier.

— Oui, allez. Mais ne dites pas que je suis malade. Cherchez mon domestique Pym, et dites-lui d’en demander à Mills, sans dire que je suis à l’Ermitage. Apportez aussi de l’eau. »

Ce fut un soulagement pour Adam d’avoir à s’occuper activement ; c’en était un pour tous les deux d’être séparés l’un de l’autre pour un peu de temps. Mais la marche rapide d’Adam ne pouvait pas calmer la douleur de ses pensées, l’empêcher de sentir revivre toute la souffrance concentrée dans cette dernière heure de malheur, et d’en voir ressortir tout un nouvel et triste avenir.

Arthur resta tranquille pendant quelques minutes après le départ d’Adam, mais bientôt il se leva avec peine de l’ottomane et essaya lentement, à la lueur de la lune, de trouver quelque chose autour de lui. C’était un petit morceau de bougie. Il fallut chercher plus longtemps le moyen de l’allumer, et, quand cela fut fait, il fit avec attention le tour de la chambre comme désirant s’assurer de la présence ou de l’absence de quelque objet. Enfin, l’ayant trouvé, il le mit d’abord dans sa poche, puis l’en ressortit et l’enfonça profondément dans un panier à vieux papier. C’était