Arthur eut atteint le seuil, il s’arrêta de nouveau et s’appuya au montant.
« Vous n’êtes pas assez bien pour marcher seul, monsieur, dit Adam. Reprenez mon bras. »
Arthur ne répondit pas et se mit à marcher, Adam le suivant. Mais, après quelques pas, il s’arrêta de nouveau et dit froidement : « Je crois que je dois vous donner cette peine. Il se fait tard maintenant, et l’on pourrait s’inquiéter sur mon compte à la maison. »
Adam lui donna le bras, et ils avancèrent, sans proférer une parole, jusqu’à l’endroit où étaient restés le panier et les outils.
« Il faut que je ramasse les outils, monsieur, dit Adam. Ils sont à mon frère. Je crains qu’ils ne se rouillent ; si vous voulez bien attendre une minute. »
Arthur resta tranquille, et ils n’échangèrent pas une parole jusqu’à leur arrivée à la porte latérale, où il espérait pouvoir rentrer sans être vu de personne. Il lui dit alors : « Je vous remercie ; je ne vous dérangerai pas plus longtemps.
— À quelle heure vous sera-t-il convenable que je vous voie demain, monsieur ? dit Adam.
— Vous pourrez me faire dire que vous êtes là à cinq heures, dit Arthur ; pas avant.
— Bonne nuit, monsieur, » dit Adam. Mais il n’entendit point de réponse ; Arthur était rentré.
CHAPITRE XXIX
le matin suivant
Arthur ne passa point une nuit d’insomnie ; il dormit longtemps et bien. Car le sommeil vient malgré l’inquié-