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Page:Georgel - Mémoires pour servir à l’histoire des événements de la fin du 18e s. depuis 1760 jusqu’en 1806-10, tome 1.djvu/39

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auteurs de cette grande catastrophe ; un écrivain franc et loyal, qui ne puisât ses faits que dans des sources pures, qui ne permît à sa plume, ni le fiel de la satire, ni les épanchemens de la haine ; un écrivain assez hardi pour ne pas craindre de dire la vérité avec énergie, lorsqu’elle est nécessaire pour la défense de l’innocence injustement persécutée, et cependant assez réservé pour ne pas dépasser les bornes que semblent prescrire la prudence et la charité.

Il paroîtra sans doute un jour un homme de cette trempe : en attendant, je vais, pour lui préparer les voies, jeter un coup d’œil observateur sur cette destruction, en Portugal, en France, en Espagne, en Italie, en Allemagne, et dans les deux Indes ; je révélerai quelques causes secrètes et ignorées, que des liaisons particulières et des relations officielles m’ont mis à portée de connoître d’une manière non équivoque. Si je permets à mon pinceau d’emprunter des couleurs fortes pour peindre les manœuvres et la conduite de certains personnages, on verra que mes portraits n’ont été dessinés que d’après la nature et la vérité des faits[1].

  1. Une juste impartialité nous engage à prémunir le lecteur contre certaines assertions, souvent trop tranchantes de l’auteur, qui, par son état et ses affections,