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Page:Georges Damian L’Ardente Flibustière 1927.djvu/17

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Son délégué, Soubrequoy, ancien comite à bord de la galère la Royale alla en demander la permission au capitaine.

Celui-ci n’était malheureusement pas assez saoul pour trouver la proposition à son goût. Il brûla la tête de Soubrequoy, se rendit sur le gaillard d’avant avec Adussias et déclara que sa maîtresse était bien une femme, quoique en vérité c’eût pu être le contraire. Mais, en tout cas, elle lui appartenait et rien qu’à lui. Son contact restait donc défendu à tout l’équipage, sauf au second qui y avait droit une fois par mois.

Pour confirmer et prouver son droit de propriété, il fit même déshabiller Adussias et la posséda sur un lit de cordages.

Comme elle se plaignait que cela lui fit mal au dos, le Rouquin lui donna une claque violente et un coup de pied au derrière, dont elle fut trois nuits sans pouvoir se divertir, malgré la totale ivresse du capitaine.

De ce jour, la colère régna chez les matelots et on songea à se débarrasser du capitaine. Le marquis, surtout se montrait furieux.

On était alors dans les parages des îles Canaries. Pendant huit jours, on y croisa sans succès et il fallut se résigner, si on ne voulait pas que la campagne fût totalement vide, à partir pour les Antilles et la côte américaine.

Au vrai c’était la grande flibuste qui commençait. Loin de s’en réjouir, tout le monde évoquait, sans gaieté, ces combats où le sang coule à flots, et qui deviennent l’accompagnement inévitable des arraisonnages aux mers lointaines. C’est que les pirates y sont si nombreux, que le