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Page:Georges Damian L’Ardente Flibustière 1927.djvu/46

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Et elle satisfit Pête-Dur, avec joie. Le bandit venait d’ailleurs pour goûter au plaisir dont ses trois amis ne tarissaient pas.

À onze heures Adussias dormait, après avoir fait gémir sa couche avec l’aide du mousse, un petit Irlandais charmant, et dont elle ne pouvait, depuis deux jours, se rassasier.

Elle se réveilla alors, après une explicable dépression, puis fourgonna dans le lit pour retrouver, sinon le mousse lui-même en entier, du moins l’essentiel de sa personne. Or, il se leva et dit qu’il reviendrait après avoir satisfait un petit besoin. Curieuse et providentielle envie !… On saisit bien dans cette aventure, et dans son détail si vulgaire, une main divine.

Le certain c’est que le mousse ne fut remarqué dehors par personne, ni entendu. Pourtant il vit sept matelots assemblés au gaillard d’arrière et qui discutaient à voix basse. Il s’approcha en rampant et sut ce dont il retournait…

Il courut à Adussias, qui, nue, attendait sur sa couchette le retour de l’amant chéri :

— Adussias, c’est la révolte.

La femme se leva sur son séant.

— Quoi ?

— Oui ! ils sont plusieurs qui vont venir te couper la tête. J’ai vu le sabre…

Adussias était femme de décision si elle était aussi et surtout femme d’autre chose. Elle ouvrit précipitamment la porte secrète de sa vaste cabine de commandante, et fut dans un petit couloir menant au dépôt des armes et