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— Tu as raison. Mais je ne puis te cacher que je veux te garder encore, d’ailleurs ; toi seul décideras de ton départ.

— Explique-toi, conclus-je avec impatience.

— Viens donc avec moi, dit le bandit, qui revenait après être allé une fois de plus voir au dehors. Je te réserve une surprise que tu aurais hier achetée un gros prix.

Je descendis alors, à sa suite, au rez-de-chaussée et je trouvai là mon mandarin traducteur avec sa fille. Ils étaient ficelés comme des andouilles.

— J’ai, reprit le Chinois, sans faire attention à mon geste qui venait, au ressouvenir de l’Anglais châtré par lui-même sur son tonnelet d’opium, de ramener le Mauser de la hanche sur le ventre, j’ai contre le mandarin Tchi, que voici, une antique rancune à satisfaire. L’occasion est bonne, n’es-tu pas de mon avis ?

Il s’adressait à moi, je répondis :

— Je ne te contredis pas, mais en quoi cela peut-il me regarder ?

— Tu vas voir.

— Ne peux-tu me laisser partir et régler tout avec Tchi en mon absence ?

— Aucunement. Tu seras même ce que les gens de ton pays nomment une providence, et je la serai pour toi.

Je souris, il continua :

— Voilà ce que j’ordonne donc :

« Je fais préparer un pal et une grande marmite.