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Le soir allait bientôt tomber. Il me parut bon de marchander.

— Si tu ne me donnes pas une heure de ténèbres, je renonce et nous allons nous tuer.

— Je t’accorde cette heure, soit !

Alors, pour le remercier, je fis à la fille du mandarin signe de changer un rien son aspect. Elle ne me perdait pas des yeux et se mit nue aussitôt.

— Allons-y !

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

L’amour comporte une certaine monotonie verbale, malgré l’infinie différenciation des actes réels. C’est, en vérité, que notre pudeur et celle surtout des écrivains ont entouré cela d’une sorte de gangue, faite de clichés obstinément répétés.

On se trouve donc fort gêné pour décrire, avec toutes leurs nuances, leurs délicatesses, leurs à-côtés et leurs perspectives, une série de gestes communément jugés, malgré leur variété, comme identiques.

Les Chinois ont un haut sens de l’infinie différenciation des divertissements amoureux. Cela se constate dans leur art, où l’érotisme tient une place considérable et comporte une complexité d’aspect esthétique quasi déconcertante par sa richesse.

Les femmes d’Asie, éduquées dans la contemplation de gravures et peintures que nous nommerions obscènes, ont l’esprit entraîné à concevoir et le corps habitué à réaliser mille extravagances. Non point que tout cela, au demeurant, puisse nous pas-