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Page:Georges Damian Une sacree noce 1927.djvu/38

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à rebours. Et quels compliments lui avait offert Vandonguin ! Il ne se tenait pas d’admiration, et il l’avait même si démonstrative que peu s’en fallut de voir, l’aimable Josépha perdre, faute de défense, la fleur qu’elle tenait pourtant à offrir intacte à Hector. Hélas ! On a des faiblesses, parfois, ici-bas. Enfin, elle s’en était tirée grâce à quelques concessions qui n’aliénaient point le bien central.

Vandonguin s’en était contenté. Il aurait d’ailleurs été bien ingrat de ne point consentir à se considérer comme satisfait. Combien est-il de femmes mariées amoureuses de leur époux et soumises à ses ordres, qui se refusent à lui concéder pourtant ce dont il s’agit.

Bref ! Josépha se savait photogénique. Elle n’ambitionnait aucunement de faire du cinéma. Bon pour Cunéphine, ce genre d’étalage-là. Quand on est, tel était sa gloire, vendeuse au Bas d’or, excellent métier qui ne fait point déroger de la noblesse, d’ailleurs, on ne quitte pas ça pour l’écran…

Pilocarpitte cependant, pour contrarier la jeune Lampader qui, depuis le matin lui prenait ses amoureux et ne les lui rendait qu’amorphes, Pilocarpitte remarqua :

— Oh ! si, que Josépha ferait bien dans un film, moi qui connais Léon Koenigsberg, le grand metteur en scène, je lui ai même dit…

Mais personne n’écoutait plus ces détails sans importance. Le moment était venu de se dégourdir un peu les jambes, et on se levait de table, après dégustation d’un dernier verre d’Aramon-champagne outresec, grand crémant 1898.