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En attendant que se vérifiassent ces brillants pronostics, Kehlmark se remit donc à ces exercices gymniques dans lesquels il avait excellé à la pension. Malheureusement, il apportait à ces sports la fièvre, l’outrance qu’il mettait dans ses paroles et ses actions. Il se complut en des prouesses de casse-cou, s’amusa à traverser à la nage de trop larges rivières, à naviguer à la voile par des temps houleux, à dresser des chevaux rétifs et vicieux. Un jour, sa monture s’emballait et, le long de la voie ferrée, galopait à la tête d’un train express, de front avec la locomotive, jusqu’au moment où elle s’abattait, entraînant son cavalier sous elle. Kehlmark en fut quitte pour une foulure. Une autre fois, le même cheval, écouteux à l’extrême, attelé

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