Page:Georges Eekhoud - Escal-Vigor.djvu/176

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
168
ESCAL-VIGOR

fant, l’élu de ma vie !…

L’éclair ne les frappa point, mais ils entendirent un cri sourd, un sanglot, un froissement dans les broussailles derrière eux. Deux silhouettes indistinctes fuyaient par les ténèbres.

— On nous écoutait ! dit Kehlmark qui s’était mis debout et qui scrutait l’ombre épaisse.

— Qu’importe, je suis à vous, murmurait Guidon en l’attirant à lui et en se blottissant frileusement contre sa poitrine. Vous êtes tout pour moi, et je ne crois pas au feu du ciel ! Avant toi, personne ne m’avait dit la seule bonne parole… Je n’avais su que méchancetés et rudesses… Tu es mon maître et mon amour. Fais de moi ce que tu veux… Tes lèvres !…