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ESCAL-VIGOR

de faire un choix entre le comte et lui. La rustaude lui demanda quelques heures de répit. Elle se proposait de faire le lendemain matin une suprême démarche auprès du comte.

— Ah çà, qu’est-ce qu’elles ont donc toutes à s’entorcher de ce particulier ! se récria Landrillon. Non, non, Claudie, il n’y a pas d’avance à t’entêter à son sujet. Tourne-toi plutôt de mon côté, maintenant qu’il est ruiné, je vaux mieux que lui sous tous les rapports. Consens…

— Pas avant que je lui aie parlé une dernière fois.

— Peine perdue… Autant te flatter de réchauffer un refroidi, de faire un homme d’un…

Landrillon se retint et ne lâcha pas encore le mot abominable qu’il avait sur les lèvres.

— Il suffit de savoir s’y prendre ! observa Claudie.

— De plus appétissantes que toi y perdraient leurs avances ! Voyons, tu tiens tant que ça à devenir comtesse ! — En effet.

— Mais quand je te dis qu’il n’a plus un clou. C’est Blandine qui l’entretient. Dans quelques jours, ils auront quitté le pays et le château sera vendu. Si tu voulais, Claudie, nous nous marierions, nous rachèterions l’Escal-Vigor…