Page:Georges Feydeau - La dame de chez Maxim.djvu/188

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

La Môme, sans transition, apostrophant l’abbé qui descend du buffet tout en humant une orangeade avec une paille.

Eh ! bien, monsieur l’abbé ? nous sirotons ? (Recevant sur les mains, qu’elle a jointes derrière le dos, une tape de Petypon pour l’inciter à la prudence, — se retournant vivement.) Aïe donc, toi !

L’Abbé (3).

Mon Dieu, je le confesse ! Que voulez-vous, madame ? la soutane ne nous préserve pas de toutes les faiblesses humaines !

Petypon (2), sur les charbons.

Oui !… oui !

La Môme (2).

Ah ! monsieur l’abbé, que je vous félicite — je n’ai pu le faire tout à l’heure — pour votre délicieuse composition !… (À mi-voix, à Petypon.) C’est-y ça ?

Petypon fait signe que ça peut aller.
L’Abbé, confus.

Oh ! madame, vraiment !…

La Môme.

Voyez-vous, j’aimerais que vous me la donnassiez.

Petypon, à part.

Ouïe là !

La Môme.

Je veux l’apprendre et la chanter.

L’Abbé (3).

Oh ! madame, c’est trop d’honneur !