Page:Georges Feydeau - La dame de chez Maxim.djvu/277

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Corignon, n’ayant d’autre objectif que la porte, mais ne sachant s’il doit passer à droite ou à gauche de madame Petypon qui contrarie toujours ses mouvements.

Oui, madame, oui ! c’est que !…

Gabrielle, sans lui laisser le temps de placer un mot.

Et quand j’ai voulu sortir, monsieur, elle était fermée à double tour !

Corignon, passant (2).

Oui, madame ! oui !…

Gabrielle, le rattrapant au passage par le bras droit, sans cesser de parler.

La clef avait tourné toute seule ! et voilà une demi-heure que je crie sans que personne entende ! (Lui lâchant le bras.) Enfin, heureusement, tout à l’heure…

Corignon, lui coupant nettement la parole et avec le salut militaire, les pieds, réunis, — la phrase bien scandée en trois fractions.

Madame ! J’ai bien l’honneur de vous saluer.

Il fait demi-tour et sort militairement du pied gauche, laissant Gabrielle bouche bée.
Gabrielle, après un temps, au public.

Ça n’a pas l’air de l’intéresser, ce que je lui dis là !… (Descendant milieu de la scène.) Ah ! le général a beau dire que les revenants n’existent pas !… c’est égal, il y a de ces mystères !… Allons, ne nous mettons pas martel en tête !… Qu’est-ce que je suis venue chercher ?… Ah ! oui ! les clefs de mes malles… (Elle va jusqu’à la pointe du piano et cherche sur la caisse.)