Page:Georges Feydeau - La dame de chez Maxim.djvu/279

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mais s’arrête brusquement et fait volte-face en se voyant en pleine lumière de la lune.) Oh ! sapristi, la lune !

Il réintègre le salon en se baissant.
Gabrielle, qui a gagné le milieu de la scène.

Ah ! mon Dieu ! je n’y vois plus clair ! Que signifient ces ténèbres qui soudain m’environnent ?

Petypon, à mi-voix.

Derrière le piano, en me baissant, on ne me verra pas !

Il se dirige à pas de loup, en longeant le mur, dans la direction du clavier du piano.
Gabrielle.

Ah ! suis-je sotte !… c’est un plomb de l’électricité qui aura fondu !… Il n’y a pas de quoi s’alarmer. (S’armant de courage, elle se dirige vers le piano. À ce moment, Petypon trébuche dans le tabouret de piano qu’il n’a pas vu et, en cherchant à se rattraper, applique quatre accords violents sur le piano. Gabrielle, bondissant en arrière en poussant un cri strident.) Ah !

Petypon, à part.

Oh ! maudit tabouret !

Il se dissimule derrière le piano en s’accroupissant, de façon à ce que sa tête, soit au niveau du clavier.
Gabrielle, au milieu de la scène, terrifiée, et d’une voix tremblante.

Qui… qui est là ?… (Silence de Petypon.) Au piano, qui est là ?… Personne ne répond ?… J’ai bien entendu, cependant !… (Se faisant violence.) Allons ! voyons ! voyons, Gabrielle ! (Avec décision, elle reprend le chemin du piano. Ce que voyant, Petypon toujours accroupi, lève ses deux mains au-dessus de sa tête et applique à nouveau deux ou trois