Page:Georges Feydeau - La dame de chez Maxim.djvu/289

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Petypon (3).

Hein ?…

Le Général (2), bondissant.

Qu’est-ce que vous dites ?… avec madame Petypon ?… Corignon ?… (Brusquement, faisant pirouetter Émile par les épaules et l’envoyant baller d’une tape du plat de la main.) C’est bien ! allez ! (Redescendant vivement, à Petypon, tandis qu’Émile se sauve par la porte de gauche.) Tu as entendu ? Il a enlevé ta femme !

Petypon, a un sursaut des épaules, puis, joignant les mains, dans un transport de joie.

C’est vrai ?

Le Général, avec un recul de surprise.

« C’est vrai ! » C’est tout ce que tu trouves à dire : « C’est vrai » ? V’là tout l’effet que ça te fait ?… (Volubile et énergique, en marchant sur Petypon.) Oh ! mais, ça ne se passera pas comme ça ! Si tu es philosophe, moi je ne le suis pas !… Tu portes mon nom ; et tu sauras qu’il n’y a jamais eu de cornards dans ma famille ! ce n’est pas toi qui commenceras ! (Il est remonté à grandes enjambées jusqu’à la porte de gauche, l’ouvrant d’un coup de poing et appelant.) Émile !

Émile, sortant de gauche deuxième plan.

Mon général ?

Le Général, qui est revenu dans le mouvement jusqu’à la console de gauche.

Vite ! préparez ma valise et celle de M. Petypon et descendez-les !

Il fait pirouetter Émile et l’envoie d’une poussée jusqu’à la porte de gauche par laquelle celui-ci disparaît.