Page:Georges Feydeau - La dame de chez Maxim.djvu/347

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Le Général, bien culotte de peau.

Mais oui, je suis bon !… (Se campant bien face au public, les jambes écartées, les genoux pliés, et les mains sur les genoux.) Allons, ma nièce, embrassez votre oncle.

Il tend sa joue.
La Môme, langoureusement.

Ah ! oui, mon oncle !… Avec joie !

Elle lui prend la tête entre les deux mains, la tourne face à elle au grand étonnement du général, et longuement lui promène ses lèvres sur les yeux.
Le Général, très troublé, entre chair et cuir.

Oh ! nom d’un chien !… (Plus fort.) Oh ! nom d’un chien ! (Se dégageant et gagnant la droite.) Ah ! nom d’un chien de nom d’un chien, de nom d’un chien !

La Môme, avec un lyrisme comique.

Ah ! ce baiser m’a fait du bien !

Le Général, à part, avec élan, tout en revenant à la Môme.

Ah ! si elle n’était pas ma nièce ! Cré nom de nom !

La Môme, langoureusement appuyée contre la poitrine du général, tout en lui caressant les cheveux.

Ah ! C’est un homme comme vous qu’il m’aurait fallu, général ! un homme… (Lui introduisant furtivement l’index dans l’oreille, ce qui le fait sursauter.) qui me comprît !… Ah ! je vous assure qu’avec vous !…

Le Général, se dégageant si brusquement que la Môme manque en perdre l’équilibre.

Eh ! Quoi ?… Alors, mon neveu !… Il ne vous comprendrait pas ?