Page:Georges Feydeau - La dame de chez Maxim.djvu/365

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Le Général.

Vous êtes au courant, messieurs, du… (Apercevant le duc, toujours debout près de lui, et lui cinglant comme précédemment le gras du bras gauche.) Asseyez-vous donc ! (À part, tandis que le duc, furieux et bougonnant intérieurement, s’assied en se frottant le bras avec humeur.) Quel cosaque ! (Haut aux témoins.) Vous êtes, au courant, n’est-ce pas ? messieurs, du motif de la rencontre ? À la vérité, il n’est pas bien grave ; mais, pour des gens comme nous, la gravité des causes importe peu. (Les autres témoins s’inclinent pour acquiescer.) Votre client a dû vous le dire : il s’agit de potins.

Marollier.

En effet, c’est bien ce que le lieutenant nous a dit : M. Petypon ici présent aurait affirmé que ce n’était pas le premier épicier de Paris.

Le Général, qui écoutait dans une attitude concentrée, le coude gauche sur la cuisse, la nuque baissée, redresse la tête, reste un instant interdit, puis se tournant vers Marollier.

Qui ?

Marollier.

Potin.

Petypon, ahuri.

Moi !

Le Général, rêveur.

Pot… ? (Comprenant subitement.) Ah ! oui !… oui, parfaitement ?… (Changement brusquement de ton.) Eh ! ben mais… si mon client maintenant n’a plus le droit de donner son avis en matière d’épicerie !… Je réclame donc pour lui la qualité d’offensé.