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Page:Georges Lemay Petites fantaisies littéraires - 1884.djvu/52

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fantaisies littéraires

Ensuite, c’étaient les promenades sans fin, les rêveries de l’âme, les beaux projets que je lui communiquais sans rire, et qu’elle écoutait avec tant de douceur.

Je la boudais quelquefois, mais pas longtemps. Elle ne m’en voulait pas.

Elle m’a dit une fois que j’étais jaloux. Je pris feu. Ma vieille dignité se révolta. Le portrait du mari ombrageux se dressa devant moi ; j’eus honte et je jurai que je n’étais pas si vilain.

Je crois qu’elle avait un peu raison. Je l’aimais tant ! Et les amoureux sont toujours un peu défiants, un peu jaloux, quoi !

Nous revenions à la maison… la maison dont je conserverai un impérissable souvenir, et nous faisions de la musique.

Elle au piano, moi à ses côtés ! Ça