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Page:Georges de Lys - Les Conquerants de l'air, 1910.djvu/230

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superbes cuirassés devaient abandonner le combat, atteints dans leur vie ou dans leurs principaux organes.

Lorsque le soleil plana au zénith, le canon avait cessé de tonner. Des puissantes escadres nipponnes ne subsistaient que quelques épaves échouées sur la côte ; quelques rares fumées de fuyards disparaissaient à l’horizon. L’océan avait refermé ses eaux sur onze navires engloutis. De lamentables carcasses avaient dû amener leur pavillon. À jamais était abolie la suprématie jaune sur les mers orientales que dominaient triomphalement les couleurs franco-anglaises.

Sans tarder, les transports qui portaient les troupes de débarquement, sous la protection d’une escadre, hâtèrent leur route vers l’embouchure du fleuve Rouge, pressés d’apporter au plus tôt le secours attendu par nos garnisons assiégées.

Éperdus d’enthousiasme, les deux amis se précipitèrent au dehors à la recherche du colonel ; ils le trouvèrent qui sortait, assombri, des magasins d’approvisionnements. D’une voix claironnante ils lui crièrent :

« Victoire sur mer !… Nos troupes débarquent !…

— Ah ! dit Sauzède en tressaillant, tout au moins nous serons vengés !…

— Mieux que cela, sauvés ! » rectifia Le Penven.

Sauzède secoua la tête.

« Non, mes amis, car nous sommes à peu près réduits