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Page:Georges de Lys - Les Conquerants de l'air, 1910.djvu/245

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sous les plis des étoffes, réduisaient le captif à l’impuissance, reliées par une fine chaînette d’acier dont le Parigot gardait l’extrémité dans son poing gauche.

De petits groupes de Pavillons-Noirs furent rencontrés. Surveillé par ses gardes, impuissant à s’affranchir, le pirate ne démentit pas les paroles échangées entre les troupes. Ils avancèrent donc sans encombre et parvinrent à un village qui fut aussitôt fouillé.

Une paire de buffles, une demi-douzaine de porcs constituèrent le butin. La prise, bien que modeste, était déjà embarrassante à ramener. Le Parigot jugea devoir s’en tenir là, et la retraite commença en poussant devant soi le bétail conquis. Deux hommes furent désignés pour marcher sur ses flancs et le maintenir en bon chemin.

« C’est pas grand’chose, pensait Troussequin ; mais il y a longtemps qu’on ne s’est mis de la viande fraîche sous la dent. Quand il n’y en aurait qu’une petite ration pour chacun, tout de même ça serait du bon ! »

Comme la petite troupe était déjà à portée de fusil de nos lignes et que le Parigot se réjouissait de l’heureux résultat de sa bordée, les cris d’un porc, qu’un de ses conducteurs avait frappé comme il s’écartait de la sente, attirèrent un parti de Pavillons-Noirs. Ceux-ci, aux explications données, opposèrent une attitude incrédule ; le chemin suivi ne menait pas au camp japonais, mais à la ville assiégée. Un doute rapprocha les pirates de la troupe dont ils voulaient reconnaître le chef. Le prisonnier, en