Page:Gerbault Seul à travers l'Atlantique 1924.djvu/13

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
qui est une préface
7

Je ferme mon livre de bord. Ceci n’est qu’une journée ordinaire pendant le mois de tempêtes que j’eus à supporter vers le milieu du voyage.

Mais quelle merveilleuse existence !

Bien que je n’aie atterri que depuis quelques jours, j’aspire déjà à lever l’ancre et à reprendre le large et la vie de marin. Et, je me mets à rêver. Comment donc suis-je devenu marin ? Comment ce goût de la mer m’est-il venu ?

J’ai passé la plus grande partie de ma jeunesse à Dinard, près du port de pêche qu’est Saint-Malo, le pays des fameux corsaires, gloire de notre marine, il y a deux cents ans. Lorsque mon père ne m’emmenait pas avec lui sur son yacht, je m’arrangeais toujours