Page:Gerbault Seul à travers l'Atlantique 1924.djvu/151

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Je travaillai ferme pour sauver mon navire. D’abord, je dus amener la grand’voile : l’ouragan tendait la toile si fort contre la balancine de tribord qu’il fut extrêmement difficile d’amener la grand’voile et de la rouler sur le pont. Plus difficile encore fut le travail de hisser l’épave à bord ; le plancher glissait et le vent soufflait si fort que je devais ramper sur le pont pour ne pas être emporté par la tempête. Je me tenais aux haubans avec les mains. La partie cassée du beaupré était terriblement lourde ; je dus passer un filin autour d’elle pendant qu’elle était secouée par les vagues. Maintes fois, elle m’entraîna presque par-dessus bord. Enfin, je pus avoir à bord le foc et le beaupré que j’attachai sur le pont. Il était presque nuit et je me sentais très fatigué. J’avais encore à essayer de répa-