Page:Gerbault Seul à travers l'Atlantique 1924.djvu/154

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me brisait le cœur et je me sentais triste à mourir.

À ce moment je me souciais fort peu qu’une vague précipitât le Firecrest et moi au fond de la mer. En vain j’essayai de dormir ; les secousses du mât étaient si fortes que je craignais qu’il ne se brisât avant le jour. Je restai ainsi plusieurs heures, étendu épuisé sur ma couchette, en proie à un profond désespoir. Et pourtant malgré la fièvre qui brûlait dans mon cerveau une idée fixe persistait toujours. Je savais que je devais aller aux Bermudes et je ne pouvais penser qu’à New-York qui était le port que je voulais atteindre.

Soudain je décidai de tenter ce qui semblait impossible, je me levai et, comme avant tout j’avais besoin de nourriture, je commençai par réparer mes réchauds. Je brisai trois aiguilles