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Page:Gerbault Seul à travers l'Atlantique 1924.djvu/167

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première fois dans mon voyage, un des plus étranges spectacles de la mer : une trombe d’eau. Un grain passa à environ un mille de distance emportant un nuage bas et noir. Réunissant ce nuage à l’océan, une colonne d’eau en forme de tire-bouchon tourbillonnait en s’enfonçant dans la mer. C’était un spectacle magnifique, mais il m’était impossible de voir où l’eau commençait, où les nuages finissaient, et je ne puis dire comment le tout s’en alla avec le vent dans un roulement de tonnerre.

Quoique je fusse très au nord, les daurades suivaient encore mon navire ; le 27 août j’en tuai une à la carabine, et elle s’enfonça comme une pierre. Les poissons volants avaient disparu. Sans harpon pour pouvoir pêcher, j’en étais réduit à un régime de céréales, lard, riz et pommes de terre.