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Page:Gerbault Seul à travers l'Atlantique 1924.djvu/169

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plus seul maître sur l’océan, et je considérais ce paquebot avec un sentiment un peu triste.

J’étais réellement dans la route des vapeurs, car le matin suivant j’en aperçus un autre. Je hissai les couleurs nationales, fier de montrer aux étrangers qu’il y avait encore des marins en France. Le Firecrest avait accompli un vaillant voyage ; j’en désirais partager les honneurs, avec mon pays. Quand le vapeur fut suffisamment près, je fis des signaux avec mes bras. Voici le message que j’envoyai :

« Yacht Firecrest, 84 jours de Gibraltar. »

Il était très difficile de signaler, car la houle était forte et je devais me tenir dans le gréement avec les jambes et les pieds pendant que j’agitais mes bras. Le vapeur ne sembla pas com-