taire. La guerre me fit sortir de la civilisation. Je n’aspirai plus à y retourner.
Un jeune Américain, camarade d’escadrille, me prêta un jour un livre de Jack London, la Croisière du « Snark » . Ce livre m’apprit qu’il était possible de parcourir le monde sur un bateau relativement petit. Ce fut pour moi une révélation et je décidai à l’instant que je tenterais l’aventure, si j’étais assez heureux pour survivre à la guerre.
Plus tard, j’associai deux camarades à mes projets. Nous devions armer un bateau à nous trois et faire route vers les îles du Pacifique.
Mais ces deux amis moururent bravement dans les airs !
Ce fut alors que je pris la décision de partir seul. Abandonnant ma carrière d’ingénieur, je cherchai, une année durant, dans tous les ports français,