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Page:Gerbault Seul à travers l'Atlantique 1924.djvu/213

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confort actuel, et je me demande ce qui me pousse à reprendre la mer…

La vie était très dure pendant ma traversée. J’eus à supporter d’abord toutes les souffrances de la soif, puis la pluie des ouragans vint torrentielle. Constamment exposée aux intempéries, la peau de mon corps et de mes mains devint si molle qu’il était extrêmement pénible de manœuvrer mon navire. J’avais à peine achevé de réparer mes voiles que la tempête les déchirait à nouveau. Quand les jours de gros temps se suivaient sans accalmie, je ne pouvais ni me reposer, ni réparer les voiles et cordages aussi vite qu’ils cassaient.

Cette lutte perpétuelle de son intelligence et de sa force physique contre la tempête constitue la vie du marin.

Ayant commencé ma vie avec tous les avantages de la fortune, j’aime