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seul a travers l’atlantique

de Port Soler au flanc d’une montagne surplombant la rivière, et me trouvai au milieu d’une flottille de petits bateaux de pêche qui sortaient de l’estuaire.

Les pêcheurs me faisaient de grands signes et se préparaient à accueillir le petit yacht français, mais soudain je virai de bord, reprenant le large, emportant avec moi la merveilleuse vision de ces vieilles maisons au flanc de cette montagne aride. Les villages, les villes ne sont rien de plus à nous, marins, que n’est à l’ordinaire passant une maison entrevue au détour d’un chemin. Nous passons et emportons avec nous le souvenir.

De nombreux jours de calme suivirent ; je glissais lentement devant les îles de Beauté : Dragonera, Iviza, Formentera, heureux de la brise légère qui