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seul a travers l’atlantique

Ce fut dorénavant une vie moins dure, et si j’avais eu plus de chance avec les vents, j’aurais pu faire la traversée entière dans ma cabine, le Firecrest se gouvernant de lui-même, comme fit une fois le Spray du capitaine Slocum, qui resta près de quarante-deux jours de suite sans sortir de sa cabine.

Je pris bien vite l’habitude de dormir d’un sommeil très léger. Allongé sur ma couchette, la tête contre les parois du bateau, l’eau à quelques centimètres de mes oreilles, je pouvais apprécier la vitesse du navire par le bruit de l’eau contre ses flancs.

Par le mouvement du navire, la proportion de tangage ou de roulis, je savais immédiatement que le Firecrest avait changé sa position par rapport au vent, et je venais sur le pont