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seul a travers l’atlantique

bord, ma gorge me fait très mal et j’ai constamment soif.

Je scrute anxieusement l’horizon cherchant des nuages de pluie, mais le ciel est clair et le baromètre très haut. Ne pleuvra-t-il jamais ?

Quelques albatros suivent mon navire et les vers du fameux poème de Coleridge hantent ma mémoire :

De l’eau, de l’eau tout autour
Et rien, rien à boire.

Le 7 juillet, je me rasai, toujours sans eau ni savon, et me coupai les cheveux. Je réparai encore ma grand’voile dont les coutures ne tenaient plus. Ce jour, une de mes balancines cassa dans la forte brise du nord-est. Le lendemain, mon clinfoc part en lambeaux dans un coup de vent. Mes écoutes cassent les unes après les autres et je dois les chan-