Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/111

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branches de l’ancien savoir, qui, sous les noms d’alchimie et d’astrologie judiciaire, ont joui pendant longtemps de la plus haute estime.

La première enseignait que le corps humain est l’abrégé de l’univers. Les diverses substances qu’elle soumettait à ses opérations avaient reçu le nom des divers organes avec lesquels elles avaient des ressemblances prétendues. Le foie de soufre est encore connu dans le langage vulgaire. Cette science voulait aussi l’unité ; car elle cherchait la panacée, ou le remède universel, et l’alkoës, ou le dissolvant général, par lequel toutes les autres substances devaient finir par être réduites en un seul élément, qui était l’eau. Les métaux étaient l’objet de mille doctrines singulières ; on établissait des rapports entre eux et les planètes, dont on leur avait donné les noms.

L’astronomie judiciaire apprenait l’influence des astres sur le sort de chaque individu. L’homme, persuadé de son importance, se croyait menacé par l’apparition des comètes. Les grands de la terre, renchérissant sur cet amour-propre ne concevaient pas d’événement plus remarquable que leur propre mort. Aussi ne doutaient-ils