Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/145

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nécessité gouverne le monde. À chaque progrès nouveau des sciences, ce qui passait pour contingent est reconnu comme étant nécessaire. Il se dévoile des liaisons multipliées entre des branches qu’on croyait séparées ; on observe des lois là où l’on n’avait encore vu que des faits accidentels. Nous approchons de plus en plus de l’unité d’être, qui fut le rêve de l’antiquité, et qui a son modèle dans le sentiment de notre propre existence.

Tâchons enfin de fixer notre opinion à l’égard de ce modèle du vrai, de ce type de l’être qui a souvent égaré la raison humaine, et qui, dans nos temps modernes, sert à la guider d’une manière si heureuse que ses progrès, d’abord concentrés entre un petit nombre d’hommes livrés à l’étude, se répandent aujourd’hui dans toutes les classes de la société, éclairent à la fois les sciences morales et politiques, la physique, les arts chimiques et mécaniques, et peuvent fournir aux lettres et aux beaux-arts des lumières nouvelles, des inspirations qu’ils n’ont pas encore rencontrées.

L’homme, n’eût-il pas d’autre sujet d’étude que lui-même, connaîtrait l’étendue ; je ne pense