Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/175

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à l’emphase qui accompagne les doctrines sentencieuses de nos pédants. Bientôt la politique, recueillant le petit nombre de vérités qui sont à son usage, adoptera les formes qui conviennent à sa nature. Agissant comme toutes les sciences qui ont besoin du secours de l’expérience, elle craindra d’énoncer des théories générales avant d’en avoir justifié la réalité. On verra alors ces progrès immenses dont on fait tant de bruit, se réduire à n’être autre chose que le développement d’idées contenues dans les ouvrages de nos prédécesseurs. Elles seront, à la vérité, revêtues de formes nouvelles ; mais il sera clair que ces formes sont celles que les sciences modernes ont adoptées. Pendant un temps, une partie des connaissances humaines se distinguait des autres branches de la culture intellectuelle par une méthode sévère et exacte, tandis qu’on remarquait partout ailleurs les idées les plus heureuses unies aux conjectures les plus hasardées, cachet des premiers essais de la pensée. L’homogénéité, qui fut le caractère des travaux des anciens, dominés dans tous les genres par l’imagination, finira par se retrouver dans les travaux modernes, assujettis à la marche méthodique qui doit conduire à la