Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/178

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qui furent longtemps le domaine des idées systématiques. Les sciences morales et politiques ne tarderont pas à subir la même transformation. Déjà l’opinion publique s’attend à ce changement, et en devance même la réalisation par un enthousiasme irréfléchi pour les doctrines qui en font naître l’espérance. Cette erreur passagère est exempte de danger ; elle sera peu durable, et le goût, dont cet enthousiasme est le symptôme, sera bientôt pleinement satisfait. Les méthodes existent ; une difficulté née de l’amour-propre peut seule en retarder l’emploi. Les hommes capables de traiter de pareilles questions craignent de n’être pas estimés de leurs pairs, et de ne pas rencontrer de juges éclairés dans les personnes étrangères aux sciences. Un pareil obstacle ne peut subsister longtemps. Nous pouvons regarder dès à présent les sciences morales et politiques comme appartenant au domaine des idées exactes.

Mais l’analogie se montrera dans tout son charme et dans toute sa puissance, lorsque l’esprit d’examen entreprendra de comparer la manière d’agir des lettres et des arts ; lorsque, portant ensuite ses regards vers les modèles offerts par le