Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/243

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ce qui nous paraît difficile à croire dans un monde dont le mouvement est la vie. Nous ne voyons pas qu’il ait de mouvement. Est-ce une raison pour croire que ce mouvement n’existe pas ? Nous ne pouvons en juger que par le changement de relation avec les objets environnants le soleil n’en a point, ou n’en a qu’à une distance infinie. Cette distance que nos mesures n’atteignent pas, qui passe même nos conceptions, peut changer, et même beaucoup, sans que nous nous en apercevions. L’infini, où notre esprit se confond et se perd, peut être augmenté ou diminué ; il restera toujours infini, c’est-à-dire quelque chose de trop vaste pour nous.

Rien n’est plus imposant que le spectacle du ciel étoilé, rien n’est plus propre à remuer l’imagination et à réveiller des idées de grandeur et d’étendue. La nuit nous présente une multitude de flambeaux, confusément épars sur une voûte apparente et, tandis que la vue nous attache à ce spectacle, la raison éclairée par les travaux des siècles, brise cette voûte, en rejette l’illusion, et