Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/368

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

accompagnant d’une savante Étude, est une très intéressante nouveauté qui n’excitera plus aucune surprise quand les remarquables considérations de Sophie Germain, sur les sciences et les lettres, seront plus généralement appréciées.

En 1832, un an après la mort de Sophie Germain, Libri, de l’Institut, qui avait été reçu dans son intimité, inséra dans le Journal des Débats, une Notice nécrologique dans laquelle il peignit sous les traits les plus séduisants, le noble caractère de Sophie Germain, qui, au point de vue scientifique, malgré la grande variété de ses connaissances, n’avait donné, dans ses travaux, que les témoignages d’un géomètre éminent. L’année suivante, Lherbette, pour remplir un pieux devoir, publiait le discours sur I’État des sciences et des lettres aux différentes époques de leur culture, trouvé dans les manuscrits de sa tante. Ce discours tomba entre les mains d’Auguste Comte. Dès ce jour, Sophie Germain prit rang parmi les philosophes ; plus tard, elle eut sa place dans le système de commémoration institué par le fondateur de la philosophie positive ; elle y figure, en regard de Hegel, dans le mois consacré à Descartes ; et dès 1835, Auguste Comte, appréciant le vrai caractère du Discours sur les lettres et les sciences, écrivait :

« J’attacherai toujours le plus grand prix à la conformité générale que j’ai aperçue dans cet écrit, avec ma propre manière de concevoir l’ensemble