Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/370

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Nous suivrons le même ordre dans cette courte analyse.

Dès les premières pages du discours, Sophie Germain pose les principes et tire les enseignements :

La pensée de l’homme dans ses divers travaux, est assujettie à des lois ; et le caractère du vrai, en toutes choses, est un sentiment spontané d’ordre et de proportions. Donc, les sciences et les lettres sont dominées par ce sentiment qui leur est commun. L’ordre et la simplicité, dit Sophie Germain, sont des nécessités intellectuelles ; on ne saurait donc contester l’identité du type universel du beau et du vrai.

Mais tandis que ce type peut servir en général de guide au goût et à la raison, on doit reconnaître que dans les sciences exactes, il faut arriver à la connaissance certaine d’un ordre déterminé et de proportions connues et mesurables. Aussi l’intelligence ne s’y arrête pas à des ressemblances avec le modèle intérieur ; il lui faut toucher la vérité de plus près ; et l’attention s’y absorbe tout entière dans l’heureuse réalisation des conditions qu’elle cherche partout ailleurs.

Dès ce moment, on peut juger de la prédilection de Sophie Germain pour la logique mathématique qui lui procure une sorte d’idéalisation du vrai ; et on peut prévoir les hardiesses qu’elle y puisera dans l’analyse des phénomènes sociaux. Il faut d’ailleurs pour l’excuser et même pour sympathiser avec ces hardiesses, ne pas oublier le salutaire engouement qui, au dix-