Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/386

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cet écrit avec ma propre manière de concevoir l’ensemble du développement intellectuel de l’humanité ».

Sophie Germain — et cela ne saurait en rien diminuer l’admiration que nous lui portons — ne mérite donc pas le titre de précurseur d’Aug. Comte, malgré la conformité générale qui existe entre ses vues philosophiques et celles de ce penseur. Son opuscule philosophique, qui ne vit le jour qu’après la constitution de la philosophie positive et la création des lois sociologiques, n’a exercé aucune action sur la pensée du fondateur du positivisme. Lui qui savait rendre toute justice et toute reconnaissance à ses devanciers et qui — on vient de le voir — a si dignement et si noblement apprécié l’œuvre de Sophie Germain, n’aurait pas manqué de la classer lui-même parmi ses précurseurs philosophiques, si elle avait eu réellement quelque influence sur l’origine et le développement de ses idées, au même titre que d’autres penseurs, tels que Hume, Condorcet, Joseph de Maistre, etc. »

M. le docteur Ritti, remarquant que la « conception abstraite et métaphysique de l’être qui semble la clé de voûte du système de Hegel » se retrouve dans Sophie Germain, explique ainsi la décision prise par Auguste Comte de les associer l’un à l’autre dans son calendrier :

« Sans entrer ici dans les détails de la grande cons-