Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/52

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comme pendant la première crise rénovatrice, elle composa ces deux derniers ouvrages au bruit du canon de juillet 1830.

Tel est le résumé succinct des travaux mathématiques de Sophie Germain.


Nous voici maintenant devant l’œuvre qui assure à notre géomètre une place parmi les penseurs véritablement modernes, je veux dire ceux qui ont cessé de philosopher en dehors des connaissances réelles. Car, s’il est vrai, comme le pensait Navier[1], que ses écrits géométriques sont de ceux que « bien peu d’hommes peuvent lire et qu’une seule femme pouvait faire », il faut ajouter avec Auguste Comte que son discours posthume sur l’État des sciences et des lettres aux différentes époques de leur culture, indique en elle « une philosophie très élevée, à la fois sage et énergique, dont bien peu d’esprits supérieurs ont aujourd’hui un sentiment aussi net et aussi profond[2] ». Le mot « aujour-

  1. Lettre du 2 août 1821.
  2. Cours de Philosophie positive, tome II, p. 415.