Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/75

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surabondamment qu’il serait expédient d’adapter aux mœurs et aux opinions modernes, faites ce qu’elles sont par l’extension du savoir, autre chose que les survivances des âges où le savoir était restreint.


Sans aucun doute, une plume aussi active que celle de Sophie Germain aurait produit encore ; et que de vérités peut-être un esprit de cette puissance, nourri de tant d’études, servi par tant de talents, eut, dans sa maturité, amenées à la pleine lumière ! Une mort prématurée en décida autrement. Dès 1829, Sophie Germain avait ressenti les atteintes du mal terrible — un cancer — qui devait la conduire au tombeau. Elle se savait perdue. Cependant durant sa maladie, qui fut longue et cruelle, elle ne retira son attention ni des gens, ni des choses, et son esprit, accoutumé à la supériorité, demeura supérieur même dans la souffrance, même devant la certitude de l’inévitable et prochaine destruction. Dans l’intervalle des crises, recueillant ses forces, elle reprenait ses habitudes de travail, rouvrait son salon, cau-