Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/97

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Mais si la marche de l’esprit est partout la même, les objets qu’il peut envisager sont d’une variété infinie. Au premier coup d’œil, ce qui tient à cette variété doit plus frapper que l’identité des rapports dont nous avons parlé. Aussi les opérations intellectuelles qui, au fond, sont les mêmes, ont-elles reçu divers noms suivant la nature des sujets auxquels elles s’appliquent. La différence dans les mots, différence d’autant plus naturelle que chacune des branches de nos connaissances a été pendant longtemps, pour ainsi dire, exclusive de toutes les autres, tend à perpétuer l’opinion d’une séparation réelle entre les facultés de l’esprit : comme si, par exemple, l’allégorie elle-même n’était pas assujettie aux préceptes de la raison, et comme si la découverte d’une loi de la nature avait pu se passer du secours de l’imagination. Sans doute, le poète ne nous rendra pas compte des discussions pleines de finesse qui ont précédé l’adoption des emblèmes qu’il a choisis ; et l’homme de génie qui a surpris un des secrets de l’ordre naturel, ne nous dira pas non plus combien de fois son imagination s’est