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Page:Germain de Montauzan - Les Aqueducs antiques, 1908.djvu/140

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l’arête du sommet[1]. Dans la paroi longue opposée à l’entrée de l’aqueduc, on distingue de l’extérieur sept trous, et vers le milieu la place, bien marquée de trois autres, entamés par une brèche qui s’est ouverte dans la hauteur de la muraille. Ce sont les trous où étaient scellés les tuyaux de plomb abducteurs de l’eau du réservoir. Ils ont un diamètre de 0m,22 et sont distants d’axe en axe de 0m,60. Le centre de chacun des trous est à 0m,35 au-dessus du radier. L’un[2] de ces trous est bouché par de la maçonnerie, qui laisse encore subsister l’orifice extérieur, tandis que la place de l’orifice intérieur est. recouverte par la couche uniforme de ciment qui revêt la paroi en laissant, libre l’ouverture des autres trous. Ce trou bouché est celui de l’extrémité droite en regardant vers l’aval ; il a évidemment été bouché après coup, pour une raison que nous serons amenés à découvrir.

La sole du réservoir n’est conservée que dans la partie ouest (moitié de gauche). À l’est (ou à droite), la substruction d’épais blocage a été entamée jusqu’aux fondations, soit sur une profondeur de près de deux mètres, et la muraille latérale de ce côté est largement entaillée du fondement jusqu’au faite. La muraille opposée, celle de l’ouest, est ouverte aussi, mais sur une bien moindre largeur et sur une faible hauteur ; on y devine encore, par l’aspect des bords de l’entaille, une ouverture qui existait dans le monument intact, orifice de trop-plein probablement.

Le contour supplémentaire de Chagnon. — Delorme n’a pas dit un mot du réservoir ni du siphon dans ses Recherches ; il déclare simplement que « l’aqueduc, après le vallon du Fay, entre assez avant dans celui de Chaignon (Chagnon) pour le traverser sans pont au delà du village, sous les eaux du ruisseau de ce

  1. A moins qu’il ne fût laissé entièrement libre, et ne servit d’entrée dans le réservoir pour la surveillance et l’entretien.
  2. Il n’y a bien qu’un seul trou de bouché, quoique Flacheron et Gasparin en comptent deux. C’est à se demander s’ils ont réellement vu le monument. Pour Flacheron, on jurerait presque qu’il n’est jamais allé lui-même à Chagnon, car il place les deux trous bouchés côte à côte, et précisément à l’extrémité opposée à celle où se trouve la fermeture authentique. De plus, il place le village de Saint-Genis-Terrenoire (qu’il appelle simplement Terre-Noire) sur la même rive que le réservoir de chasse (ouv. cité., p. 47). Je n’ose me prononcer pour Gasparin, et cependant je ne sais comment il a pu voir bouché le trou de l’extrémité gauche, qui est aussi nettement ouvert que les autres, dont le bord intérieur n’indique nullement un arrachement de ciment, et dont les parois internes ont une surface bien lisse. Il n’en serait pas ainsi si l’obturation, à la supposer réelle, avait été détruite depuis 1856.