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largeur de 0m,55 ; son radier est à 0m,60 au-dessus du radier du bassin. À un peu moins de 3 mètres plus haut, cette galerie se bifurque et s’enfonce sous la montagne à une profondeur sans doute de 15 ou 20 mètres, jusqu’aux veines liquides qu’elle captait des deux côtés par des conduits de drainage analogues à ceux de la prise d’eau de Zaghouan.

Le deuxième réservoir (fig. 64) est à quelques mètres plus bas. Son plan est rectangulaire : il a 6m,05 sur 3m,60, avec hauteur sous clef de 5 mètres. Mais le bassin lui-même est fort réduit, par la plate-forme du pourtour et l’escalier qui y conduit, de chaque côté du canal de fuite ; il n’a donc que 2m,35 en long et en large. Le radier est à 0m,40 en contre-bas de celui du canal de fuite, et à 1m,70 de celui du canal d’arrivée. Une vanne commande la sortie. Le conduit d’écoulement a été refait; il passe sous la chaussée d’un chemin, chaussée élevée sans doute à l’emplacement de l’arche qui soutenait l’aqueduc antique. De celui-ci rien ne subsiste à cet endroit.

Ces deux réservoirs servaient évidemment de témoins pour constater le débit fourni par la source, ou plutôt par les sources, car le second devait avoir aussi une canalisation indépendante, détruite aujourd’hui, lui amenant l’eau d’un autre drainage, sans quoi il eût été inutile. Tous deux sont d’ailleurs trop petits pour qu’on puisse les regarder comme des piscines de décantation.

Divers exemples de prises d’eau analogues. — C’est une chambre tout à fait analogue qui a été restaurée également au-dessus de Couzon ; de même au second vallon d’Arche, sur la commune de Saint-Didier ; et il y en avait certainement d’autres encore dont les traces ont disparu. Ces constatations faites à l’aqueduc lyonnais du Mont-d’Or sur les captages des sources opérés par les romains au moyen de galeries drainantes ne font d’ailleurs que confirmer tous les exemples observés dans l’Afrique romaine, et que nous trouvons relatés dans l’Enquête sur les travaux hydrauliques romains en Tunisie, sous la direction de M. Gauckler[1]. Aussi

  1. Fasc. III, ie série 1899 : Rapport de M. Drappier (Drain souterrain de 0m,30 de largeur et 50 mètres de longueur à Henchir Tarf-Ech-Chena, ou Apisa majus ; de 0m.40 de largeur et 100 mètres de longueur à l’Aïn-Ben-Mizeb, près d’El Ksour). — Fasc. V. 1901 : Rapport de M. Gresse, sous-ingénieur des ponts et chaussées à Sousse (Captage près de Sousse, par une galerie drainante de 880 mètres de longueur).