verticales plantées sur la conduite : l’air fait matelas, en cas de brusque poussée de la colonne liquide, par exemple au moment de la fermeture des robinets d’arrêt, et le coup de bélier est évité.
Pour tirer de columnaria un sens convenable, il faut donc le traduire par colonnes, c’est-à-dire tubes verticaux s’élevant en colonnes. Mais c’est donner au mot un sens bien éloigné de celui qu’il comporte ailleurs[1].
Delorme[2] traduit aussi columbaria par « ventouses » et donne l’explication que voici :
« Pour prévenir les accidents que l’air condensé occasionne dans les tuyaux par des efforts plus puissants même que ceux de l’eau, l’on fait des ventouses pour en ôter l’air. C’est ordinairement un petit tuyau adapté sur celui de conduite, au bas d’une pente, que l’on élève plus haut que le réservoir d’où vient l’eau, en le dressant contre une tour, par lequel l’air se dégage de l’eau. Un seul tuyau montant de ventouse peut servir également à plusieurs tuyaux de conduite, en lui réunissant toutes les ventouses particulières de chacun. Je n’ai découvert aucun vestige de fours pour élever le tuyau de ventouse, et je suis persuadé qu’ils n’en avaient construit aucune. Mais pour produire le même effet, ils y avaient apparemment suppléé en couchant la ventouse sur le massif, en la faisant remonter jusqu’au réservoir de chasse.
« Dans mes courses d’aqueducs, je vis à Saint-Chaumond (sic) M. Flachat, associé de cette Académie à qui je crus expliquer l’usage que les Romains faisaient des siphons dans les profonds vallons ; mais je trouvai un maître qui m’apprit lui-même ce qu’il avait vu à Constantinople, que je rapporte pour compléter cette partie.
« L’aqueduc de marbre, ouvrage des Romains, qui fournit l’eau à cette capitale de l’empire ottoman, est porté sur trois ponts surmontés au travers d’un vallon, que M. Flachat eut la hardiesse de parcourir d’un bout à l’autre sur sa voûte, où il en vit les entrées percées et fermées par des portes de fer en trappe, comme