un heureux effet, sent un peu l’artifice : c’est l’alternance des deux couleurs, blanc et gris bleuté (grès calcaire et gneiss), aux pierres réticulaires, ainsi disposées en damier. Le caractère déjà un peu factice et mièvre du parement en réseau se trouve par là conduit à son terme logique : des raffinements analogues se produisent pour toute forme d’art lorsqu’elle a beaucoup servi et qu’elle touche à son déclin. Or, à partir du milieu du iie siècle, on ne trouve plus usité l’opus reliculatum ; les thermes de Caracalla, de Dioclétien ne présentent pas un seul pan de mur ainsi édifié ; on revient à l’opus latericium ; l’aqueduc Alexandrina, à Rome, construit par Alexandre Sévère, les restaurations, au début du iiie siècle, des aqueducs plus anciens, sont entièrement de ce dernier appareil. Donc, sans vouloir être affirmatif plus que de raison, on peut considérer comme très probable que l’aqueduc du Gier nous met sous les yeux un des derniers spécimens du réticulé. Il a été dit plus haut[1], d’après Spartien, que l’empereur Hadrien emmenait avec lui ses architectes dans ses voyages pour leur confier des besognes à exécuter, en particulier des constructions d’aqueducs. L’analogie des parements avec ceux de la villa de Tibur n’en serait que mieux expliquée, si l’on attribue l’aqueduc du Gier à ces architectes.
Fondations. — Les Romains attachaient une grande importance à la solidité des fondations. « Fundationes… fodiantur, dit Vitruve (iii, 4) si queat inveniri ab solido et in solidum quantum ex amplitudine operis pro ratione videbitur, exstruaturque structura totum solum quam solidissima[2]. » Cette règle concerne les substructions des temples, mais elle était appliquée dans sa teneur essentielle pour toute construction que l’on voulait solide et notamment pour les piles d’aqueducs. L’auteur recommande, non seulement d’atteindre le terrain ferme, mais de pousser la fouille en profondeur à partir de là (ab solido in solidum), plus ou moins avant, selon l’importance de l’ouvrage. Sur presque