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des matériaux pour bâtir quelques murs. On voit ainsi la manière dont le rocher a été attaqué, à coups de pic vigoureux, dont est marquée la trace en stries profondes et régulières. La gaine de l’aqueduc apparaît comme un coin enfoncé dans la masse rocheuse.

À l’aqueduc de Sens, Belgrand[1] a reconnu un souterrain où le canal est maçonné exactement de cette même façon, sauf l’absence de blocage au vide et une réduction notable de la section ainsi que de l’épaisseur de la gaine. Tandis que cette section est

Fig. 114. — Aqueduc de Sens. Section de l'aqueduc en tranchée couverte.
Fig. 115. — Aqueduc de Sens. Section de l’aqueduc en tunnel.

ailleurs de 0m,60 de large sur 1m,50 de haut, elle est ici réduite à 0m,40 × 1m,20, les parois n’ayant plus que 0m,20 d’un côté et 0m,30 de l’autre (fig. 114 et n5).

La suppression totale de la maçonnerie paraît avoir été chose rare, en dépit de la règle de Vitruve : « Si tofus erit aut saxum, in suo sibi canalis excidalur[2]. » Il y a cependant un intéressant exemple de cette règle observée à la lettre. En déblayant jusqu’à

  1. Ouvr. cité, p. 216.
  2. V. ci-dessus, p. 284.