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IV. — SOURCE DES FONDS NÉCESSAIRES.

Pour supporter de pareils frais, pour faire face à tous les engagements pris à l’égard des entrepreneurs ou des architectes chargés du travail, et mener ainsi à terme, sans interruption, des œuvres si considérables, quelles étaient les ressources des villes ? À voir le grand nombre de cités, même de second ou de troisième ordre, pourvues d’eau par d’importants aqueducs, on se demande justement si toutes ont pu tirer de leurs uniques revenus les sommes considérables que ces travaux exigeaient. Rome, où affluaient les impôts levés sur les provinces, sur les pays conquis du monde entier, trouvait aisément dans le trésor public de quoi pourvoir à ces frais. D’autres villes, grâce à l’industrie et au travail de leurs habitants, malgré la forte part des revenus ainsi créés qu’accaparait la centralisation des impôts, pouvaient encore y suffire. Mais comment tant d’autres, peu commerçantes, peu actives, peu fréquentées pouvaient-elles se procurer le bien-être que donne une eau abondante, coûteusement captée et canalisée ?

L’épigraphie nous éclaire à ce sujet. Non pas que les inscriptions relatives à ces dépenses soient, très nombreuses. Mais en dépit de leur rareté, elles sont, assez significatives pour résoudre la question.


Libéralités impériales. — C’est sous l’empire que les aqueducs se multiplièrent dans les provinces, et c’est à la libéralité impériale qu’ils furent dus très souvent. Citons-en quelques exemples.

À Brescia, une belle inscription monumentale, très simple, atteste la création d’un aqueduc par Auguste et Tibère :

DIVVS · AVGVSTVS
TI · CAESAR · DIVI
AVGVSTl · F · DIVI · N
AVGVSTVS
AQVAS · IN · COLONIAM
PERDVXERVNT[1]
  1. C. I. L., 4307.