Page:Germaine de Stael - Lettres et pensées du maréchal prince de Ligne, Paschoud, 1809.djvu/171

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nommé lieutenant-colonel ; et lui ai-je conféré l’ordre de Marie-Thérèse. Je sens un vrai plaisir à vous donner cette nouvelle, par la certitude où je suis de la satisfaction qu’elle vous donnera, connoissant votre tendresse pour votre fils et votre patriotisme. Je pars demain pour Semlin, etc.

Joseph.


Quelle modestie ! l’Empereur ne parle pas de lui : il a été au milieu du feu. Et quelle grâce et quelle bonté dans le compte qu’il me rend ! Sa lettre commence par des instructions qu’il me donne, des nouvelles politiques qu’il m’apprend, ou qu’il me demande ; des réflexions sur les événemens passés et à venir : elle finit par ce morceau, qui, en le relisant, me fait encore fondre en larmes.

Le courrier a vu l’Empereur essuyer des coups de fusil de bien bonne grâce dans les faubourgs de Sabacz, et le maréchal Lacy arracher lui-même quelques palissades pour placer un canon qui, tirant sur une tourelle d’où il partoit un feu continuel sur mon Charles, protégea son assaut. Le maréchal l’auroit fait pour tout autre, à ce que je crois ; mais cela avoit l’air d’une bonté personnelle et paternelle.