Page:Germaine de Stael - Lettres et pensées du maréchal prince de Ligne, Paschoud, 1809.djvu/30

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ses bons ancêtres. — Je suis persuadé qu’il n’aura de préjuges sur rien, et que V. M. est pour lui un grand livre d’instruction. — Il a désapprouvé très-finement, hier, sans faire semblant de rien, la ridicule censure de Vienne, et le trop d’attachement de sa mère, sans la nommer, pour certaines choses, qui ne font que des hypocrites. Mais à propos de cela, elle doit vous détester, cette Impératrice. — Hé bien, point du tout ; elle m’a grondé quelquefois de mes égaremens, mais très-maternellement ; elle me plaint, et, bien sûre que j’en reviendrai, elle me disoit, il y a quelque tems : Je ne sais comment vous faites ; vous étiez l’ami intime du père Griffet, l’Évêque de Neustadt m’a toujours dit du bien de vous, l’archevêque de Malines aussi, et le Cardinal vous aime assez.

Que ne puis je me souvenir de cent choses lumineuses qui échappèrent au Roi dans cette conversation, qui dura jusqu’à ce que la trompette du quartier-général nous annonçât qu’on avoit servi. Le Roi alla se mettre à table, et ce fut, je crois, ce jour-là qu’on demanda pourquoi M. de Laudon n’étoit pas encore arrivé, et qu’il dit : C’est contre son ordinaire : autrefois il arrivoit souvent avant moi. Permettez qu’il ait cette place près de moi,