Page:Germaine de Stael - Lettres et pensées du maréchal prince de Ligne, Paschoud, 1809.djvu/53

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Il s’avise d’être janséniste. Mon Dieu, que les jansénistes d’à présent sont bêtes ! Il ne fallait pas détruire le foyer de leur génie, ce Port-Royal, tout exagéré qu’il étoit. C’est qu’il ne faut rien détruire ! Pourquoi a-t-on détruit aussi les dépositaires des grâces de Rome et d’Athènes, ces excellens professeurs des humanités, et peut-être de l’humanité y les ci-devant Révérends ? L’éducation y perdra ; mais comme mes frères, les Rois catholiques, très-chrétiens, très-fidèles et apostoliques, les ont chassés, moi, très-hérétique, j’en ramasse tant que je puis, et l’on me fera peut-être la cour pour en avoir ; je conserve la race, et je disais aux miens l’autre jour : Un Recteur comme vous, mon Père, Je puis très-bien le vendre 300 écus ; vous, Révérend Père Provincial, 600 ; ainsi des autres, à proportion : quand on n’est pas riche, on fait des spéculations.

Faute de mémoire et d’occasions de voir plus souvent et plus long-tems le plus grand homme qui ait jamais existé, je suis obligé de m’arrêter. Il n’y a pas un mot dans tout cela qui ne soit de lui : et ceux qui l’ont vu y retrouveront sa manière. C’est tout ce que je veux pour le faire connoître à ceux qui n’ont pas eu le bonheur de le voir. Ses yeux,